Il
y a eu au début du mois de décembre dernier un cas de plainte devant la
Cour Suprême des États-Unis, plainte déposée par une ex-employée d’UPS
dans l’État de Maryland. Cette femme avait été renvoyée en 2008 de son
emploi car elle ne pouvait pas soulever des poids supérieurs à 20 pounds
(et les colis peuvent régulièrement peser plus que ça, jusqu’à 70
pounds chez UPS). En fait pour être précis, elle avait été mise en congé
sans solde et avait perdu son assurance santé (et perdre son assurance
santé, surtout pour une femme enceinte peut être très grave comme on
peut l’imaginer).
Il
est à noter qu’UPS dit avoir traité cette employée de la même façon que
les employés ayant un problème de santé non-issu du poste de travail
(alors que ceux blessé en poste ont droit à des aménagements). Et que
depuis ce cas actuellement traité en justice, UPS a revu sa politique
interne de façon à considérer désormais le cas des femmes enceintes
comme celui des employés blessés en poste (autrement dit en leur offrant
plus de facilités).
Ce
cas très médiatique a fait une partie de l’actualité des 1e jours de
décembre dernier. Et j’ai récemment lu un nouvel article qui mettait en
perspective ce cas et plus généralement la situation des femmes
enceintes qui travaillent aux États-Unis. Ce qui m’a amenée à écrire ce
poste sur le traitement des femmes enceintes au travail aux États-Unis…
et en France.
Il
est aussi à noter qu’aux États-Unis les femmes enceintes qui
travaillent n’ont légalement aucun congé de maternité payés. En effet
globalement chaque employeur choisit sa politique interne : chez une
partie des employeurs les femmes n’ont aucun congé, chez d’autres elles
ont quelques semaines de congés non payés (de 8 à 12 semaines) et chez
une minorité très généreuse elles ont droit à quelques semaines de
congés payés.
A
cet égard nous les françaises sommes infiniment plus chanceuses. Non
seulement la loi permet à chaque femme d’avoir 16 semaines de congés
payés pour le 1e et le 2e enfant (le nombre de semaines augmente un peu
pour les suivants), mais en plus une femme enceinte est protégée contre
les licenciements abusifs dès lors que l’employeur a pris connaissance
de la grossesse et ce pendant toute la durée de la grossesse.
C’est
une vraie chance et une réelle avancée sociale. Et je me suis toujours
demandé pourquoi les États-Unis qui sont un pays très attentif à
l’égalité des chances face au handicap « maltraitent » ainsi les femmes
enceintes. Certes la grossesse n’est pas un handicap à proprement parler
(et surtout ce pseudo handicap n’est pas permanent comme le mentionne
un des articles cités ci-dessus) mais c’est un état handicapant pour la
femme enceinte qui a besoin d’être protégée pendant cette période de
bouleversements physiques et psychiques. Et pour avoir travaillé à temps
plein pendant chacune de mes grossesses, je remercie le ciel d’avoir
vécu mes 4 grossesses en France !
Et
pourtant. Même en France la femme enceinte n’est pas complètement
protégée des « ruses » de certains employeurs. Car même en France où la
femme est censée retrouver à son retour au travail un emploi
« équivalent » à son emploi avant sa grossesse y parvient rarement. Et
les femmes sont encore et toujours pénalisées pour leur(s) grossesse(s),
et ce d’autant plus qu’elles montent en hiérarchie et lors qu’elles
occupent des postes de cadres, où il est si difficile de prouver que 2
postes aux intitulés proches n’ont rien à voir l’un avec l’autre : on
peut passer d’un vrai poste à responsabilités à un « placard » presque
incognito. Sans parler de la perte de primes diverses avec des motifs
fallacieux et avec de vrais motifs inavouables…
C’est
surement pour cette raison que certaines femmes avec des postes
intéressants et des carrières passionnantes choisissent de ne pas avoir
d’enfant. Et c’est peut-être aussi en raison de leurs propres sacrifices
que certaines femmes sont encore plus féroces vis-à-vis de leurs
collègues enceintes…
Qu’on se le dise : dans le monde du travail la grossesse reste un handicap encore aujourd’hui et même en France !
Libellés : Français, Travailler