Ca y est, l’année est presque finie. Cela fait déjà presqu’un an que
nous sommes revenus en France et comme d’habitude le mois de décembre est
extrêmement chargé : entre la préparation des fêtes, l’achat des cadeaux
(les lettres au Père Noël de mes enfants s’allongent d’année en année !)
et les diverses fêtes et représentation à leurs écoles et lieux d’activités
extrascolaire, on ne sait plus où donner de la tête. C’est joyeux mais crevant !
Mais il y a eu un petit incident il y a quelques semaines qui m’a donné à
réfléchir.
En effet, un soir à table mon 2e fils nous a dit au
tac-o-tac « je n’aime pas Noël et je ne veux rien pour Noël » !
Stupeur général, puisque ce petit garçon de 7 ans adore Noël (comme ses frères
et sœur) et nous demande dès le mois de février quand arrivera Noël. Son père
et moi avons essayé de savoir pourquoi il disait ça, mais il refusait de
répondre en prétendant qu’il n’avait jamais aimé Noël. Son père lui a alors
demandé d’arrêter de raconter ces bêtises, qu’on savait qu’il adorait Noël, et
que ça tombait bien, c’était pour bientôt ! Mais pour ma part je suis
revenue à la charge une heure plus tard. Car je connais bien mon fils et je savais
qu’il y avait anguille sous roche… après une investigation poussée je me suis
rendue compte qu’un des enfants de sa classe, de culture musulmane lui avait
dit que « Il y a des pays où le Père Noël n’existe pas », ce que mon
fils avait traduit dans sa petite tête par « il y a de pauvres enfants qui
n’ont pas droit à des cadeaux » et avait décidé par solidarité de
boycotter Noël, d’autant que ce camarade de classe lui avait dit ne pas fêter
Noël avec sa famille.
Ma 1e réaction a été d’être en colère contre les parents
qui instillent ces idées auprès de leurs enfants, qui finalement ne sont que les
messagers de la pensée parentale. Puis j’ai été triste pour cet enfant.
Bien-sûr dans sa culture il y a d’autres fêtes que Noël et il est surement gâté
par ses parents à ces occasions. Mais ce n’est quand-même pas facile de vivre
dans un pays où on ne participe aux fêtes nationales et à la liesse populaire.
Cela a été mon cas. En effet, lorsque nous sommes arrivés en France,
mes parents avaient le souci de garder le lien entre nous et l’Iran. La fête la
plus importante en Iran est Norouz,
le 1e jour de l’an iranien, le 21 mars, et qui coïncide avec le 1e
jour du printemps. Il y a toute une symbolique autour de cette belle fête, où
les hommes se mettent au diapason du renouveau de la nature. J’ai toujours
adoré Norouz. Mais cette fête a
beaucoup perdu de sa superbe pour nous en France. La raison en est
simple : là où en Iran tout un peuple fait la fête (et les festivités
durent 14 jours), en France seuls quelques poignées d’amis iraniens le
fêtaient. Par contre à Noël on se sentait un peu à la marge de ce nouveau pays
qui était devenu le nôtre, puisque nous étions spectateurs de la joie de tous.
Cette expérience nous a amené à fêter l’an dernier toutes les fêtes
américaines, à commencer par la plus importante d’entre elles, Thanksgiving. Nous avons pris plaisir à
participer à ces fêtes, à ressentir la joie commune et faire partie de ce tout.
Cette année en France ça a été plus difficile de mettre sur pieds quelque chose
pour Thanksgiving et je n’ai pas
insisté non plus. A moins d’être de culture américaine, Thanksgiving a un sens surtout aux Etats-Unis. Et je pense qu’on
peut adapter une partie de ses fêtes à son lieu de résidence.
Je sais que les points de vue sur ce sujet peuvent diverger (fêter ou
non les fêtes de nos pays de résidence ou même d’adoption) et je serais
contente d’avoir vos avis là-dessus.
Joyeux Noël à toutes et à tous !
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