Faut-il fêter les célébrations de son lieu d’immigration ou expatriation ?







 Quiconque a déjà vécu en dehors de son pays d’origine s’est posé cette question : faut-il fêter les célébrations de son lieu d’immigration ou expatriation ? Car même à l’ère de la mondialisation, les traditions et fêtes culturelles spécifiques à chaque pays et culture ont la vie dure… On tient tous à sa culture d’origine. Il y a à cela plusieurs raisons :





-          Notre pays d’origine est là où nous avons vécu nos premiers souvenirs d’enfants, cette époque bénie où tout parait simple et tout est possible :-) Forcément, en réitérant les fêtes de nos pays d’origine, on se remémore ces souvenirs heureux et cela nous rend joyeux !



-          En fêtant ces fêtes culturellement significatives pour nous, on se sent en communion (en lien direct avec la notion de « community » à l’américaine). Les Américains n’ont pas besoin qu’on leur explique pourquoi la community  est importante, mais cette notion est un peu moins prégnante en France… Il n’empêche, vivre une fête et partager les sentiments de joie et d’allégresse à grande échelle démultiplie le sentiment de bien-être :-)



-          On a aussi envie de partager ces souvenirs et bagages culturels avec ses proches et en particulier les transmettre à ses enfants. Il y a dans le fait d’être parent un plaisir narcissique de transmettre un peu de nous comme un trésor qu’on confie à ses enfants.



-          Il y a aussi une raison plus terre à terre à notre propension à fêter nos fêtes d’enfance : la paresse ! En effet, fêter une fête à laquelle on a assisté depuis son enfance, mettre en place les éléments et les détails de cette fête, se fait presque sans réfléchir, de façon quasi automatique. Et c’est bon de se sentir en maitrise face aux évènements, savoir exactement ce qu’il faut faire et quand.



Alors que faire quand on vit dans un pays autre que son pays d’origine ? Faut-il abandonner ses fêtes culturelles et adopter les fêtes du pays d’accueil, ou faut-il au contraire continuer à fêter les fêtes de son enfance en ignorant celles du pays où on vit actuellement ?



Beaucoup de gens choisissent la 2e solution. En effet les expatriés et les immigrants ont souvent peur de perdre une part d’eux-mêmes en fêtant les fêtes du pays d’accueil. Ils ont peur que leurs enfants oublient d’où ils viennent et qu’au bout de quelques années ils ne puissent plus partager les fêtes de leur pays d’origine avec eux.



Pour ma part, j’ai été enfant d’immigrés et mes parents ont choisi la 2e solution. Et avec tout le respect que je leur dois, je pense qu’ils ont eu tort. Car cela prive les enfants de ressentir ce sentiment de communion qu’on ressent à vivre des évènements en commun. C’est fait de bonne foi mais cela peut avoir pour conséquence de créer un sentiment d’être souvent en marge…



Pourtant vivre les fêtes de son pays d’accueil, oui, mais à une condition : ne pas abandonner ses fêtes culturelles d’origine ! Pourquoi se priver d’occasions supplémentaires de faire la fête et de célébrer ? Souvent il faut plus d’effort et de foi pour célébrer des fêtes qu’on est une petite poignée à célébrer, mais cela les rend encore plus spéciales ! Et les enfants sont encore plus ravis de vivre ces fêtes et sont vite conscients de la charge émotive et de l’importance de ces fêtes pour leurs parents.



Quant aux fêtes religieuses telles que Noël et Pâques, je pense qu’il n’y a pas de raison de se braquer ! En France aujourd’hui beaucoup de gens fêtent ces fêtes sans y mettre une signification religieuse. Pourquoi ne pas les célébrer dans un sens citoyen, comme des occasions de faire la fête avec ses proches et ses enfants ? Ceux qui sont croyants mettront dans ces fêtes une signification religieuse et c’est tout-à-fait respectable. Pour les autres (en particulier ceux qui viennent d’ailleurs), c’est l’occasion de se faire plaisir et faire plaisir à ses proches !



Joyeuses fêtes à tous :-)


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