Ca y est, nous revenons d’un voyage de 10 jours aux USA où
nous avions l’objectif de visiter les écoles, voir de près les banquiers
potentiels, et surtout chercher une maison.
Ce voyage a été un concentré où nous avons pour ainsi dire
couru en permanence. Pour couronner le tout, nous avions emmené les enfants
avec nous. L’objectif était de les impliquer dans le processus, ils sont
complètement partie-prenants dans cette aventure et nous allons bouleverser
leurs petites vies. Mais cela rendait l’atteinte de nos objectifs pour ce
voyage … très « challenging ».
Pendant ce voyage nous
avons visité 26 maisons, nous avons éliminé certaines dès la 1e
visite alors que nous avons revu d’autres plusieurs fois, soit un total de 40 visites. C’était très dense et je pense pouvoir
tirer quelques conclusions sur les maisons et le processus d’achat aux
USA :
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Le realtor est beaucoup plus utile aux USA
que l’agent immobilier en France
Nous étions en contact avec notre « realtor » par
skype et mail depuis plusieurs mois. Nous
l’avons rencontré là-bas dès le 1e jour de notre arrivée, le samedi,
et il nous a accompagné quasiment à temps plein pendant 8 jours, y compris le
dimanche ! Quelle que soit la question, il textait, écrivait un mail ou appelait les personnes compétentes et
obtenait la réponse la plupart du temps dans les 10 minutes !
Impressionnant.
Il s’est adapté à notre emploi du temps tout le long du séjour
et on ne l’a quitté que pour des RV pro ou perso, pour manger ou nous reposer.
Certes notre situation était exceptionnelle et il savait qu’on n’était présent sur le continent que 8 jours (hors
temps de voyage). Il ne fonctionne probablement pas de façon aussi concentrée
en temps normal. N’empêche, je n’ai qu’un mot à dire : chapeau bas !
-
Le vendeur a un agent mais l’acheteur aussi a
un realtor
En effet cette disponibilité vient probablement en partie du
fait que le vendeur a un agent et l’acheteur en a un autre. Et dans notre Etat
ces 2 personnes sont forcément distinctes. Et particularité de cet Etat : les 2 agents sont payés un pourcentage du
prix de vente par l’acheteur. Bon coup cette fois-ci pour nous, ce sera
moins marrant lorsqu’on sera à la place du vendeur.
-
L’importance du « pre approval »
Pour
qu’une offre d’achat soit considérée comme sérieuse aux USA, il est
indispensable de présenter avec son offre une « pre approval
letter », c’est-à-dire une lettre d’une banque s’engageant à prêtant tel
montant (précisé dans la lettre) aux acheteurs.
En France généralement on fait les démarches auprès des
banques une fois le compromis de vente signé. L’obtention d’un prêt est même inscrite
comme clause suspensive du compromis. Cependant une amie travaillant dans une
banque m’a dit récemment qu’en France de plus en plus d’ acheteurs potentiels
produisent un pré-accord de la banque (tout comme le « pre
approval ») pour négocier le prix d’achat à la baisse, puisque dans ce cas
il n’y aurait pas de clause suspensive.
Aux USA le « pre approval » est incontournable. Pour
l’obtenir on remplit un dossier auprès de la banque pour prouver sa situation
et ses ressources. A noter que cette
lettre inclut aussi l’apport en capital de l’acheteur. Donc si pour une raison
ou pour une autre vous voulez par exemple augmenter votre apport en capital
(pour par exemple viser un bien plus cher), vous devez démontrer à la banque
que vous en êtes capable.
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Toutes les maisons sont faites sur le même
plan
A Baltimore nous avons vécu dans une maison de ville, et nous
sommes allés chez plusieurs amis et connaissances aussi, et les maisons étaient
relativement petites et ressemblaient globalement à la France. Par contre nous
avons déjà été invités dans de grandes maisons d’amis et connaissances dans les
banlieues de Washington DC, et oh surprise, les maisons que nous avons visitées à plusieurs milliers de km de là
comme futur acheteurs y ressemblaient beaucoup : une entrée plus ou
moins grande, avec une pièce de chaque côté de l’entrée, l’une communiquant
avec la cuisine et servant de salle à manger, l’autre servant de petit salon.
Puis le salon, une cuisine ouverte, un coin repas près de la cuisine. Au RdC et
à l’étage plusieurs chambres, dont la « master bedroom » avec son
dressing et sa salle de bain, etc.
Dans
toute ces maisons l’espace de vie, quoique grand m’a paru plus cloisonné qu’en
France. Par exemple je pense que nous n’aurons pas l’usage du petit
salon de l’entrée… Notre realtor nous a dit qu’il y allait par exemple le matin
le WE pour s’isoler un peu en buvant son café. Certains en font aussi un
bureau.
L’espace
de vie est donc subdivisé pour des usages précis et assignés, plus qu’en France.
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Il y a des modes dans les maisons
Autre point d’étonnement : il y a des modes dans la construction des maisons et les modes changent
relativement vite. En France il n’y a globalement pas d’unité
d’architecture et d’agencement dans les maisons. Par contre aux USA on peut apparemment dire l’époque
de construction d’une maison en regardant l’épaisseur de l’encadrement des
portes ou la hauteur des plinthes !
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Le garage semble très important
Dans les maisons que nous avons visitées il y avait au moins 2
garages, voire jusqu’à 4 garages ! Non
seulement j’ai rarement vu tous les garages occupés (d’ailleurs souvent une
partie des garages sert de stockage) mais en plus il y a généralement plein de
place pour se garer devant la maison (y compris souvent en pleine ville)
voire devant l’allée de la maison (surtout en banlieue). Je trouve cette
passion pour les garages un peu exagérée !
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Ils comptent le « finished basement »
dans le métrage de la maison
Je ne sais pas si c’est seulement dans notre Etat ou partout
aux USA, mais le « basement
fini » c’est-à-dire avec au moins un revêtement au sol et un revêtement
mural est aussi compté dans le métrage de la maison.
Là où les « basements » sont aveugles (sans
fenêtre), je trouve cela exagéré. Mais comme notre future région est vallonnée,
les basements étaient très clairs et pourvus de plein de fenêtres, alors ça ne
nous a pas dérangés.
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Il y a un règlement de co-voisinage auquel
l’acheteur est soumis
Il y a
des charges d’entretien des terrains communs (tonte de la pelouse par
exemple) mais généralement elles ne sont pas très élevées. Il y a aussi un règlement plus ou moins strict concernant par exemple
la nécessité de demander une autorisation pour ajouter une clôture ou
l’emplacement des jeux pour enfants dans votre jardin (dans un règlement il
était stipulé que les jeux devaient se trouver à l’arrière de la maison et ne
pas être visibles de la route).
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Les maisons sont rangées et tirées à 4 épingles avant les visites, lumières
allumées
C’est surement aussi un peu le cas en France (cela fait
quelques années que je n’ai pas acheté de maison en France !) mais non
seulement tout est parfaitement rangé (y compris la chambre des enfants !)
mais on allume aussi toutes les lumières, on ouvre les fenêtres (là où on veut
mettre en valeur le calme des environs) ou on allume le « home cinéma »
(lorsqu’il y en a) !
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Les occupants quittent les lieux avant les
visites (et le realtor le demande)
Autre
particularité des USA : les occupants de la maison quittent les lieux pour
les visites. C’est appréciable, on n’a pas la pression des
propriétaires qui vous regardent passer d’une pièce à l’autre. Dans une des
maisons les propriétaires avaient demandé à rester mais le realtor, très
surpris, a refusé en nous disant « vous imaginez la pression pour vous s’ils
sont là ! ».
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Le sous-sol du continent Nord-Américain est
radioactif !
La 1e fois que j’en ai entendu parler, c’était lors
d’une des 1e visites. Le realtor nous a dit « il faut veiller à
laisser la porte d’entrée dans le jardin fermée car il y a une machine pour
faire le « radon measurement »
(prononcé reydan) ». Et il a
ajouté « c’est réglementaire ». On avait déjà tellement de choses à
assimiler que je me suis dit, le règlementaire, on verra ça un peu plus tard.
Mais quand dans une des maisons suivantes il nous a dit « ici ils ont une
installation pour « radon mitigation », je lui ai demandé de me l’écrire.
Et là ça a fait tilt dans ma tête ! Radon,
c’est bien cet élément radioactif, n’est-ce pas ? Il nous a dit « it’s
not a big deal ». Bah tient ! Il y a des éléments radioactifs et « it’s
not a big deal » ?!
Une fois rentrés à l’hôtel, je me suis précipitée sur internet
et j’ai lu tous les sites officiels américains, mais aussi canadiens et
français sur le sujet. Apparemment tout
le sous-sol du continent nord-américain contient des poches de gaz radioactif !
Mais il y en a aussi en France, surtout dans le sud.
J’ai d’abord
paniqué, surtout quand j’ai lu qu’il y a environ 23000 morts par an aux USA à
cause du cancer des poumons causé par l’inhalation du radon à l’état gazeux
dans les espaces confinés ! Ne sommes-nous pas fous d’emmener
nos enfants dans un pays « radioactif » ? Et dire que nous y
avons vécu un an sans même le savoir !
Mais après plusieurs heures de lecture et de panique, il semblerait que les Américains soient
ceux qui prennent le problème à bras le corps : les seuils de tolérance
sont plus bas qu’au Canada et encore plus qu’en France. Et surtout là où en France
il y a des recommandations, là-bas lors de la vente d’une maison des mesures
doivent être effectuées et en cas de dépassement des seuils, un système de
pompage dans le soubassement des maisons doit être installé.
N’empêche, grosse frayeur !
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