Si je devais résumer la
préparation de notre départ aux Etats-Unis depuis quelques mois, si je devais
dire ce que je retiens de ces mois passés et de ceux à venir, c’est la
nécessité de lâcher prise.
Cette expression, cette exigence
est presque un gros mot pour moi. Certains font ça naturellement, d’instinct ou
parce qu’ils sont élevés comme ça, mais il m’est très difficile d’être dans le
lâcher prise, aussi bien d’instinct que d’éducation.
Une de mes maximes préférées
quand j’étais plus jeune était « celui qui veut, peut ». Faire les
choses par la force de la volonté, ça a été mon éducation et ça a très bien
convenu à mon caractère J
Mais partir vivre dans un autre
pays est une suite d’obstacles à dépasser ou à contourner et la volonté ne
suffit pas toujours pour y arriver. Moi, ce que je fais volontiers et d’instinct,
c’est identifier les problèmes le plus tôt possible (« anticiper »),
les analyser et identifier des solutions (« résolution de problème »)
puis passer aux problèmes suivants.
Mais même quand on essaie d’anticiper,
les choses peuvent vous échapper. Et on peut être amenés à prendre des chemins
de traverse. Quel stress !
Depuis quelques mois, voici
pêle-mêle quelques problèmes ou problématiques inattendus que nous avons dû
considérer :
-
Décaler notre départ (initialement prévu en été
2016 comme le contrat de travail de mon mari le permettait) à cause des délais
imposés par notre précédent visa. En effet nous avions des visas J à Baltimore
et nous devions par conséquent passer dans notre pays d’origine un certain
temps avant d’envisager un nouveau départ vers les USA (finalement nous partons
cet été)
-
Nous craignions que les nouveaux décrets sur les
restrictions à l’immigration, voire de voyage aux USA nous impactent (mais finalement
ça n’a pas été le cas)
-
Nous n’avons pas pu organiser notre déménagement
début mai car il faut être sur le sol américain lorsque le chargement arrive
(notre déménagement est maintenant prévu pour fin juin)
-
Nous avons rencontré des restrictions fortes de la
part des banques américaines pour nous prêter de l’argent pour notre achat
immobilier, des taux d’emprunt plus élevés, des délais allongés, une « enquête
internationale » sur notre historique bancaire en France à nos frais, etc.
(on s’est plié aux délais et aux surcoûts)
-
La nécessité de donner procuration à une
connaissance pour la signature de l’acte de vente, procuration à signer expressément
en ambassade des USA à Paris, sur RV (en cours)
Nous voilà maintenant face à
notre dernier problème en date : le 1e RV pour le visa en
ambassade des USA qui nous a été accordé (en ligne) est pour … le 31 juillet !
En effet, après une attente d’une 10aine de jours où aucun RV n’apparaissait en
ligne, hier soir les dates se sont affichées, et pour notre type de visa les
dates étaient pour fin juillet. Nous avons demandé un RV exceptionnel plus tôt,
mais rien ne garantit son acceptation. Et aussi bien pour la signature de l’acte
de vente que pour le déménagement, il nous faut avoir le visa avant fin juin.
J’avoue j’ai passé une mauvaise
nuit en imaginant tout ce qui serait bouleversé et à recommencer, si un RV plus
rapide ne nous était pas accordé (me projeter, anticiper, c’est ce que je fais
de mieux !) Mon mari, de son côté, essaie de me rassurer en essayant de me
montrer que le pire n’est pas du tout certain, et que le pire ne serait pas si
grave que ça, qu’il n’y a rien de très vital, pas de maladie, de décès etc. J’admire
sa capacité de détachement et je sais que même si ce problème se résout d’une
manière ou d’une autre, on n’est pas à l’abri d’autres soucis.
Apprendre à lâcher prise, ça
serait la plus grande leçon que je pourrais tirer de cette aventure !
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